Le 31 aout 2001
Mitsuhiko YOSHIDA
JSM
Mon premier contact avec l'Algerie remonte a 1984, lorsque j'ai ete affecte dans ce pays comme representant d'une societe japonaise.
J'y ai sejourne huit ans et, depuis, j'ai effectue plusieurs voyages d'affaires sur place. Ces dix-sept annees avec l'Algerie se sont ecoulees tres vite. En depit de tous les obstacles rencontres pendant ce temps, notamment les problemes du fondamentalisme, l'Algerie me fascine, reste inseparable, et j'y ai plusieurs amis irremplacables, qui constituent un des facteurs essentiels de mon attachement a ce pays.
Je profite de cet expose pour expliquer une de mes preoccupations actuelles ; l'assistance au developpement de la peche. Malgre 1280 km de lignes cotieres, la quantite annuelle de poisson peche en Algerie oscille autour de 100 mille tonnes, chiffre derisoire en comparaison avec celui de ses voisins ; 700 mille tonnes au Maroc et 540 mille tonnes en France.
L'origine de mon assistance remonte a plusieurs rencontres sur place avec les interesses dans ce domaine, et notamment a l'analyse des meventes du materiel de peche, filets a poisson, moteurs, appareils de navigation, etc. La condition de la peche nous demontre qu'un materiel de peche vetuste freine leurs activites et que la plupart des pecheurs algeriens appartenant au secteur prive sont soumis a de dures conditions face aux approvisionnements en materiel d'une part, et aux circuits de commercialisation de l'autre.
Apres l'Independance, la politique prioritaire vers le developpement des industries lourdes et des hydrocarbures a conduit au delaissement de ce secteur pendant longtemps, et le monopole d'importation de materiels de peche par Regie a continue a fonctionner jusqu'en 1980. A partir de cette date, comme il n'y avait pratiquement pas d'investissements officiels, ce secteur est reste handicape et distant par rapport aux autres industries. Etant donne que l'application d'une methode radicale pour l'amelioration de cet etat actuel depasse largement le cadre du secteur prive, j'ai eu la chance de l'expliquer a S.E l'Ambassadeur du Japon, alors en poste en Algerie,
Monsieur WATANABE, qui m'a beaucoup aide et conseille afin de promouvoir ce theme de developpement de la Peche comme projet bilateral et gouvernemental algero-japonais.
Aujourd'hui, j'ai l'impression que nos efforts sont bien recompenses ; L'Algerie a repondu l'annee derniere en creant, en janvier, le Ministere de la Peche, qui a ete promu et s'est alors detache du departement du Ministere de l'Agriculture, de la Foret et de la Peche. Cela montre clairement la volonte de l'ensemble ministeriel, a commencer par S.E Monsieur le Ministre, Messieurs les chefs de departement, de promouvoir la peche moderne en Algerie, de meme que l'intention d'assimiler les sciences et les technologies de pointe pour lesquelles le Japon se classe parmi les meilleurs, surtout dans le domaine de la Peche et de l'Environnement.
Pour repondre pleinement aux appels ainsi encourages, il n'est pas tres facile pour moi de me rendre en Algerie, a cause de la situation actuelle des mesures de securite imposees. Cependant, a la suite d'une demande formulee par l'Algerie (par l'intermediaire de la Recherche Oceanographique ou la Formation pour les Sciences de la Peche), notre societe a enfin propose d'inviter un certain nombre de fonctionnaires du Ministere de la Peche pour un stage de formation en matiere d'administration, ce qui, je l'espere bien, contribuera a encourager le developpement de la Peche en Algerie.
La contribution de notre societe en matiere de Recherche pour le Developpement est tres appreciee dans le monde, notamment son analyse de la zone a traiter et l'application technique de la peche jusqu'a sa commercialisation.
Pour l'Algerie, nous avons juge necessaire de grouper et d'organiser d'abord les pecheurs qui doivent depasser le stade actuel de peche individuelle, et dans ce sens nous sommes en train d'organiser la visite de chaque port de peche en Algerie accompagnee de seminaires et autres activites similaires.
L'adhesion de l'Algerie a l'IICCAT s'est faite au debut de cette annee et les thoniers japonais commencent a apparaitre dans les ports. Nous avons l'intention de redoubler encore nos efforts dans le developpement de la peche en Algerie, en tenant compte des preoccupations predominantes de la politique du gouvernement algerien, qui sont la creation d'emplois et le developpement des secteurs autres qu'hydrocarbures, ainsi que des recommandations de l'OMS (WHO), qui fixe la consommation annuelle de poisson par personne a 6,2kg (la consommation en Algerie est de 3,2kg).
(Traduit par Monsieur Hiroaki OGIHARA)